|
|
|
|
Le contact avec les animaux réduirait les risques d’allergies chez l’enfant ! |
date de parution --/--/---- |
Docteur vétérinaire Laetitia Barlerin
Une récente étude américaine vient tordre le cou aux idées reçues ! Publiés dans le Journal of the American Medical Association, les résultats démontrent que les enfants élevés au contact de plusieurs chiens ou chats ont un risque fortement réduit d’être sujets aux allergies les plus communes. |
L’équipe du Dr Dennis Ownby, directeur du service d’allergologie de la faculté de médecine de Georgie, a suivi depuis la naissance et pendant 7 ans un groupe de 474 bébés comparant les 184 enfants exposés la première année de leur vie à un ou plusieurs chiens ou chats aux 220 enfants qui n’avaient pas eu de contact avec ces animaux. L’équipe a appelé les mamans retenues pour l’enquête lorsque les enfants avaient 12 mois et les ont interrogées sur la présence éventuelle d’animaux dans la maison. Un an plus tard, des infirmières se sont déplacées au domicile des parents pour effectuer des prélèvements de poussière dans la chambre des bébés afin de mesurer le taux d’acariens et de squames de chat. Un échantillon d’urine était également prélevé afin d’y rechercher de la cotinine, marqueur biologique de tabagisme passif. Cette visite fut reconduite quand l’enfant atteignait ses 4 ans. Les allergologues consultèrent tous les enfants quand ils eurent entre 6 et 7 ans. Après interrogatoire sur des antécédents éventuels d’asthme, ils effectuèrent des prick-tests (tests allergologiques cutanés) ainsi que des prises de sang pour une recherche d’anticorps anti-allergènes.
Allergie réduite de moitié !!
Les résultats de cette longue étude sont pour le moins surprenants. Après ajustement des données recueillies en fonction de facteurs environnementaux (taux d’acariens, tabagisme des parents, présence d’un animal dans le foyer au moment des analyses…), les chercheurs ont découvert que les enfants exposés bébés à deux animaux domestiques ou plus avaient un risque global d’allergie réduit de moitié : ainsi ces enfants ont 66 à 77 % moins souvent des anticorps contre les allergènes les plus communs (acariens, pollen de graminées, ambroisie, moisissures…).
Concernant plus particulièrement l’allergie aux poils de chat, 15,5 % des enfants sans contact avec un animal étaient allergiques contre 11,6 % ayant eu un chat ou un chien et 7,7 % de ceux ayant eu au moins deux animaux. On retrouve la même tendance pour l’allergie aux poils de chien avec respectivement 8,6 %, 3,5 % et 2,6 %.
Des bactéries canines et félines anti-allergiques ?
Une hypothèse proposée par les scientifiques repose sur les bactéries portées par les chiens et les chats et plus particulièrement sur les endotoxines qu’elles sécrètent. Selon eux, les endotoxines favoriseraient une réponse immunitaire cellulaire via les lymphocytes Th1 plutôt que les lymphocytes Th2. Or, on sait maintenant que c’est une réponse de type Th2 qui favorise la sensibilisation et la réaction allergiques.
Le Dr Dennis Ownby conclue en précisant que si on parvient à définir ce qui, chez l’animal ou la bactérie, bloque les réactions allergiques, son étude ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques et prophylactiques en allergologie. « La raison pour laquelle tant d’enfants ont des allergies et de l’asthme est que nous vivons de façon trop propre », ajoute-il !
• Pour en savoir plus :
— Exposure to Dogs and Cats in the First Year of Life and Risk of Allergic Sensitization at 6 to 7 Years of Age by Dennis R. Ownby, MD; Christine Cole Johnson, PhD; Edward L. Peterson, PhD ; JAMA, Vol 288, N°8
— Le site du Journal of the American Medical Association : jama.ama-assn.org
L’article complet en anglais : site web... | |
|
|
|
|
|
|
|
|